Les Masterclasses Bruichladdich, la grande classe

Depuis le temps que j’arpente les festivals et salons de whisky, il est des évènements que je ne peux et que je ne veux surtout pas manquer.
Les salons du Whisky, ce n’est pas que de la dégustation sur les stands des distilleries, c’est aussi l’occasion de participer à des conférences, des tables rondes et des masterclasses sur des thèmes très variés, mais tous liés au whisky.
Cela va de la découverte d’une série d’embouteillages à « quelle est l’influence de l’agriculture sur le whisky » en passant par les procédés de fermentation ou un vaste sujet tel que « La France deviendra-t-elle la 5ème nation du Whisky ».

Je me devais d’écrire ce petit article sur Bruichladdich et les masterclasses auxquelles j’ai assisté, animées par Loïc le brand ambassador de la marque pour la France.
Déjà, jusqu’à présent j’ai été chanceux car à chaque fois le cadre ou le décor étaient vraiment soignés,
ici vous avez l’illustration d’une masterclasse dans le magnifique Palais de la Bourse à Lyon pour le Lyon Whisky Festival et plus bas le superbe décor du stand du Whisky Live Paris de ce que j’appellerai la « Chapelle Octomore »

L’exploration de l’orge et la mise en avant du terroir

C’était le thème de la masterclasse illustrée ci dessous à Lyon.
Ce fut une superbe conférence sur l’intérêt que porte la distillerie à la traçabilité des ses produits, à l’origine de son orge et le pari fou d’introduire sur l’ile de Islay la culture de l’orge malgré les conditions climatiques défavorables.

Il est notamment une ferme mythique sur l’ile de Islay, chargée de légende, battue par les vents, appartenant à la même famille depuis des décennies.
Cette ferme c’est l’Octomore Farm.
Certes, ce n’est pas la seule ferme, Bruichladdich travaille avec plusieurs fermiers à différents endroits de l’ile, mais celle ci est intéressante de part son nom, son emplacement et surtout parce qu’elle accueille la source d’eau de la distillerie.

James Brown (ça ne s’invente pas) a été le 1er à réintroduire l’orge sur Islay sur les recommandations de Mark Reynier et Jim McEwan soucieux tous les deux de l’importance de cultiver localement et de faire prospérer économiquement la communauté de Islay.

En effet, il règne encore sur cette ile un très fort esprit communautaire.

Tout ceci a été très bien expliqué lors de cette masterclasse avec un peu d’histoire , un peu d’humain, de la technique et nous avons pu déguster plusieurs embouteillages car Bruichladdich sort régulièrement des bouteilles de Islay Barley en version non tourbée, sur son Port Charlotte tourbé et dédie chaque année une expression de son fameux Octomore en 100 % Islay Barley.

Octomore, l’équation Impossible


Une superbe « expérience Octomore » dans un cadre soigné, magnifique et très, mais vraiment très immersif.
Et c’était cette année au Whisky Live Paris sur le stand de la distillerie.

Mais déjà, parlons Octomore…
C’est le whisky le plus tourbé au monde, là où les autres affichent 50 ppm dans le grain, eux annoncent entre 100 et 200 ppm selon les versions.
Donc déjà, il faut aimer la tourbe car pour le coup, là y en a et pas qu’un peu.
Mais ce n’est pas que ça, c’est aussi un énorme travail sur le choix et la qualité des futs ainsi que la maturation et la finition.

Vous pouvez consulter cette page pour avoir plus de précisions sur Octomore :
https://fr.bruichladdich.com/blogs/news/le-systeme-de-numerotation-de-l-octomore

Et cette « Octomore Experience » est tout simplement merveilleuse.
Bon, ne nous voilons pas la face, la participation à cette expérience était avant tout de pouvoir déguster les 3 versions de ce superbe whisky hyper tourbé, car on n’a pas l’occasion d’en gouter si souvent que ça quand même…
Mais le concept s’est avéré super intéressant car vous êtes dans un espace clos, superbement décoré et éclairé, vous plongeant dans une ambiance apaisante réunissant toutes les conditions nécessaires à l’immersion de la dégustation qui vous attend.

Ici l’idée est, en plus de déguster et comparer les 3 expressions, de se rendre compte de l’intérêt de ne pas boire un whisky trop rapidement, voire de le laisser décanter afin de se rendre compte de la différence des aromatiques et saveurs faisant toute la complexité d’un whisky.
Nous avions devant nous un verre de chaque expression versé depuis plusieurs heures et un verre fraichement servi.
Le but étant de comparer au nez les aromatiques entre les deux. Et en effet, nous n’avions pas l’impression d’avoir les mêmes whiskys…
Dans les verres décantés, certains arômes plus volatiles ont laissé place à d’autres plus marquants en profondeur que l’on ne sentait pas de façon flagrante au nez du verre fraichement versé.

Le plus surprenant a été le verre de la version 16.2, whisky maturé plusieurs années dans différents fûts de vins européens puis transféré pour finition dans d’autres fûts de vin avant d’être réassemblés pour l’embouteillage, dont dans cette équation impossible un fût de Madère.
Cette expression a été bluffante car autant dans le verre fraichement servi vous avions des notes subtiles et vineuses explosant dans tous les sens, autant dans le verre décanté nous avions au nez un verre de vin de noix…

Cette expérience on peut la faire chez soit sans soucis tant au nez qu’au palais.
Prenez un bon whisky avec un finish ou une maturation sympa, de préférence dans plusieurs fûts et a un titrage assez fort.
Au premier nez vous aurez les aromatiques le plus volatiles et déjà au bout de 10 ou 15 min, le whisky ne paraitra pas être le même, d’autres saveurs et aromatiques prendront le dessus, souvent provenant des fûts les plus marquants.

Bruichladdich a ici proposé une masterclasse très instructive et enrichissante et j’ai hâte de voir ce qu’ils imagineront pour les prochaines…
La barre est de plus en plus haute…